La lecture, c’est la vie. Et Paris peut prendre une grand part dans cette vie. Alors quand les deux se rencontrent, la symbiose peut donner vie à de beaux moments de littérature. Car Paris n’est pas qu’une ville musées avec ses touristes, des gens y vivent des histoires palpitantes, passionnantes, tristes ou euphoriques. Dix romans classiques en particulier font partager la frénésie de la ville lumière.
Zazie dans le métro, Raymond Queneau
©Folio
La jeune Zazie monte de sa province avec la ferme intention de découvrir le métro parisien. S’en suit une accumulation d’aventures qui lui feront rencontrer des personnages et visiter Paris sans jamais parvenir à visiter ce fameux métro. Le livre est un fourre-tout ébouriffant de scènes tour à tour cocasses, ironiques ou sarcastiques. L’auteur utilise le langage parler avec délectation en usant de contrastes qui envoûtent le lecteur. Paris devient un personnage à part entière de cette farandole douce amère. Pour ceux qui veulent pousser un peu plus loin, il est également possible de découvrir le film de Louis Malle tourné en 1960.
Les Misérables, Victor Hugo
©Folio
Classique des classiques de la littérature française, Les Misérables ne cesse d’être redécouvert générations après générations. Le destin constamment contrarié de Jean Valjean ne peut qu’envoûter le lecteur au cœur d’une période tourmentée où la misère la plus noire côtoie l’opulence la plus scandaleuse. Le XIXe siècle a été un siècle de révolutions, le XXIe siècle pourrait bien l’imiter… A méditer.
Paris est une fête, Ernest Hemingway
© Gallimard
Remis au goût du jour pour contrebalancer le désespoir issu des attentats parisiens récents, ce livre d’Hemingway se rapproche d’une féerie. L’auteur se souvient de ses jeunes années d’écrivain désargenté et émigré à Paris pour fuir la prohibition aux Etats-Unis. Les personnages célèbres et les scènes truculentes se succèdent pour une plongée dans une ville faite de joies et de vins.
Aurélien, Louis Aragon
©Gallimard
Paris est moins un personnage qu’un témoin de l’amour impossible entre le mondain Aurélien, brisé par la Première Guerre mondiale, et la provinciale Bérénice en quête d’absolu. Rien ne devait les rapprocher et pourtant, Aurélien tentera de se faire aimer… La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. L’incipit donne le ton d’un ouvrage où les mondanités ne servent qu’à cacher l’impossibilité de l’amour.
A rebours, Huysmans
©Gallimard
Le héros Des Esseintes vit à Fontenay-aux-Roses, puis à Paris. Mais il vit surtout en lui-même, entouré d’œuvres d’art, de livres et de références culturelles. La compagnie de l’être humain est annexe et la Ville Lumière semble étrangère au héros aussi fantasque qu’atrabilaire. Ouvrage comparable à nul autre, A Rebours est un tour de force, sans presque de trame mais une foultitude de références symboles à déguster sans modération.
La place de l’Etoile, Patrick Modiano
©Gallimard
Chaque ouvrage de Patrick Modiano évoque la douloureuse période de la Seconde Guerre mondiale. Si certains autres de ses ouvrages choisissent un ton plus documentaire, celui-ci privilégie la parodie et le pastiche pour mettre en abîme les douleurs de cette période. Les personnages sont réels ou nés de l’imagination de l’auteur, la mémoire tient une grande place dans un livre où Paris est capitale de la douleur.
Au bonheur des dames, Emile Zola
©Gallimard
Au bonheur des dames évoque la folie des Grands Magasins en plein cœur du Second Empire. Les grands travaux d’Haussmann ont transformé la capitale où la concentration de l’offre de textile dans des lieux uniques peut faire espérer un enrichissement des employés. La peinture sociale chère à Zola prédomine dans une histoire qui fait cohabiter la fin des petits commerces, l’ascension du capitalisme (déjà) et la dureté des conditions de vie des petites gens.
Le Père Goriot, Honoré de Balzac
©Gallimard
Paris, miroir aux alouettes où les plus indigents souhaitent s’élever dans l’échelle sociale. Beaucoup en rêvent mais peu y parviennent. La volonté de Rastignac le fera triompher des obstacles. L’arrivisme est dépeint avec acidité dans ce Paris de la restauration où les classes sociales sont soigneusement cloisonnées.
La vie devant soi, Romain Gary
©Gallimard
Publié par Romain Gary sous le nom d’emprunt d’Emile Ajar, La vie devant soi verra son auteur remporter le Prix Goncourt pour la seconde fois sur la foi de cet habile stratagème. Le livre raconte l’amitié entre le jeune héros Momo et la vieille Madame Rosa, rue Blondel à Paris. C’est la vie de l’immeuble et les six étages qui le composent pour un jeune héros qui tient à aider la vieille dame qui sont au nœud d’un roman touchant et toujours d’actualité.
La Chute, Albert Camus
©Gallimard
C’est dans un bar d’Amsterdam que le héros Jean-Baptiste Clamence raconte à un inconnu son ancienne vie d’avocat parisien. Il évoque sa gloire passée et sa vanité jusqu’à un incident qui le fera réviser sa vision du monde et de soi-même. Paris est une toile de fond pour une remise en cause philosophique à redécouvrir le plus souvent possible, sur papier ou au théâtre.