Les restaurants turcs à Paris sont trop souvent associés aux kebabs de quartier qui se sont diffusés partout en Europe depuis les années 1990. La légende veut que ce soit à Berlin que le döner kebab « servi fourré dans un pain » ait été inventé, en 1971, par un certain Mehmet Aygün.
En France, les kebabs constituent aujourd’hui 14 % des sandwiches vendus, soit la moitié des sandwiches hors « sandwich baguette », avec 250 millions d’unités consommées chaque année.
A côté des institutions parisiennes qui représentent les traditions gastronomiques turques, des adresses tentent de sauver une certaine idée du kebab ou de faire connaître la cuisine kurde.
Les meilleurs restaurants turcs à Paris
La sélection des internautes
Pour une réservation rapide, une faim de loup ou une envie soudaine de restaurant turc à Paris, voici avant de commencer les adresses les mieux notées par la communauté :
- Le Janissaire, 24 allée Vivaldi, 75012 Paris
- Le Cheval de Troie, 71 rue de Charenton, 75012 Paris
- Restaurant Seç, 18 rue Jouffroy d’Abbans, 75017 Paris
- Sizin, 47 rue Saint-Georges, 75009 Paris
- Restaurant Seç 18eme, 165 rue Ordener, 75018 Paris
- Le Sultan, 39 rue du Docteur Babinski, 75018 Paris
- Le Kibélé, 12 rue de l’Echiquier, 75010 Paris
Maintenant que les plus impatients sont rassasiés, entrons dans le vif du sujet avec nos adresses préférées :
Bénéficiant de l’héritage ottoman, la cuisine turque est à la charnière des saveurs asiatiques, orientales et méditerranéennes. La cuisine turque s’est également enrichie grâce aux migrations des Turcs au cours des siècles, de l’Asie centrale à l’Europe.
Les allers-retours n’ont jamais cessé, les origines des plats se sont même parfois perdues à force d’échanges culturels et commerciaux. Certaines recettes peuvent ainsi avoir été reprises de la région méditerranéenne aux Balkans, en passant par la Russie et le sous-continent indien. Le dessert traditionnel halva est par exemple issu de deux traditions culinaires, sans qu’il soit possible de les relier entre elles. Une tradition turque à base de tahini, la crème de sésame, plutôt sèche, dense et friable, s’est mêlée à une tradition indienne à base de semoule, légèrement gélatineuse et translucide.
Parmi les éléments apportés par les Turcs d’Asie Centrale figurent le yaourt et la yufka. Cette dernière, une mince pâte feuilletée aussi appelée phyllo, constitue la base du baklava, où l’on utilise du sirop, de la pistache et des noix. La pâte est aussi utilisée pour la préparation des börek, pâtisseries salées fourrées.
En plus d’avoir été influencée tout au long de son histoire par ses pays voisins (Grèce, Moyen-Orient, Balkans, Iran ou Arménie), la Turquie leur a également rendu la pareille. De la sorte, on trouve un grand nombre de plats communs à la gastronomie libanaise, grecque, turque ou arménienne. L’Empire ottoman a aussi accéléré la diffusion de certaines confiseries au Moyen-Orient, au Maghreb et aux Balkans, comme le loukoum.
Parmi les spécialités turques les plus connues on compte les dolma, généralement à base de feuilles de vigne (sarma), les döner kebab, les ravioles ou mantı, le caviar d’aubergines ou beğendi et la cuisson du riz ou du boulgour façon pilaf. La cuisine turque est ainsi riche en pâtes, viandes, poissons, fruits de mer, légumes et desserts.
Dans la cuisine ottomane, la combinaison des fruits avec de la viande et du riz était fréquente. Le raffinement de la cuisine turque est indéniable, avec un travail sur les saveurs particulièrement subtil. Les plats de mantı sont par exemple servis avec du yaourt, du sumak (épice au goût citronné), de l’origan, de la menthe sèche, du poivron rouge et de l’ail.
Côté boissons, le thé provient souvent de la région de Rize sur la mer Noire. On notera que le thé se dit çay en turc et chai en hindi, trahissant une même origine étymologique persane. Le thé turc demande une infusion assez longue (15 minutes) soit dans un samovar, soit dans un çaydanlık, sorte de théière bouilloire à deux étages, dont la partie bouilloire se trouve en bas et la théière en haut.
Quant au café turc, il est servi avec le marc, accompagné d’un verre d’eau. Après consommation, la coutume est de renverser la tasse sur la soucoupe et de lire l’avenir dans les motifs laissés par le marc de café sur les bords de la tasse, ce qu’on appelle le fal. On trouve aussi des boissons à base de yaourt, comme l’ayran.
A côté de la cuisine héritée de la cour impériale, il ne faut pas négliger la richesse de la cuisine turque familiale, généralement transmise de mère en fille. L’hospitalité turque n’est pas un vain mot et les plaisirs de la table font partie intégrante du partage.
Les institutions
La Voie Lactée
Le midi, on se retrouve depuis 1985 dans ce restaurant turc entre collègues d’université pour prendre le buffet à volonté à 15 € avec plusieurs entrées délicieuses, un plat de légume farci ou des boulettes de viande grillée. Le plat du jour est proposé avec une boisson pour moins de 10 €.
Le soir, on croise les habitués du quartier et les végétariens venus spécialement pour l’aubergine farcie à la fondue d’oignon servie avec du boulgour à la tomate et une salade.
La salle est petite, le personnel attentif et aimable. On prendra soin d’arriver avant 12h30.
- La Voie Lactée
- 34 rue du Cardinal Lemoine
- 75005 Paris
- PRIX : De 15 à 30 €
- HORAIRES : 12h-14h30 et 19h-23h. Tous les jours, sauf le samedi soir et le dimanche.
- MÉTRO : Cardinal Lemoine, Jussieu
- TÉL : +33 1 46 34 02 35
Le Cheval de Troie
Juste à côté de l’Opéra Bastille, ce restaurant gastronomique turc propose un cadre gentiment kitsch fait de mur en briques et décoré de tapisseries et de photos. Le service est rapide, le personnel agréable.
En entrée, on recommande la viande de bœuf séchée, sucuk pastirma (9,9 €). En plat, l’assortiment de grillades karisik igara est très bon (14,9 €). Les cuissons des plats proposés sont variées : à l’étouffée ou au feu de bois. Les portions sont généreuses et bien parfumées.
En dessert, baklava ou riz au lait à la cannelle.
- Le Cheval de Troie
- 71 rue de Charenton
- 75012 Paris
- PRIX : De 15 à 30 €
- HORAIRES : 12h-14h30 et 19h-23h30. Tous les jours, sauf le dimanche.
- MÉTRO : Ledru-Rollin, Bastille
- TÉL : +33 1 43 44 24 44
Sizin
On vient en particulier dans ce restaurant turc pour la formule midi avec entrée et plat à 13,5 €. Il vaut d’ailleurs mieux réserver, car l’endroit est vite bondé.
Tout est très frais et savoureux. Si vous traversez un passage à vide, essayez la brochette adana kebab, servie sur un lit de crème de crème d’aubergine avec du boulgour. Le pain et l’houmous sont également excellents. Il sera alors temps de voir ce que vous réserve l’avenir en commandant un café turc.
Le service est rapide.
- Sizin
- 47 rue Saint-Georges
- 75009 Paris
Autre adresse :
- Sizin Montmartre
- 45 rue du Faubourg Montmartr
- 75009 Paris
- PRIX : De 15 à 30 €
- HORAIRES : 12h-16h et 19h-23h30. Tous les jours, sauf le dimanche.
- MÉTRO : Saint-Georges, Notre-Dame de Lorette
- TÉL : +33 1 44 63 02 28
Cuisine kurde
Mardin Corba Salonu
On décernerait volontiers le titre de meilleure soupe de Paris à celles de Maldin. Il faut dire que le patron kurde vous accueille dans sa cantine avec son plus beau sourire et vous invite à choisir parmi les cinq soupes proposées.
Pour une première, on recommande la soupe aux lentilles à 3,5 €. Servie avec du pain traditionnel kurde tout chaud, on peut assaisonner le breuvage à sa convenance avec des piments, du citron, de l’ail et de l’huile d’olive.
On peut aussi essayer la soupe aux tripes ou encore celle aux boulettes de bœuf. Avec une boisson, on s’en sort pour une dizaine d’euros.
On mange au comptoir ou sur l’une des tables en terrasse.
- Mardin Corba Salonu
- 19 rue du Faubourg Saint-Denis
- 75010 Paris
- PRIX : Moins de 15 €
- HORAIRES : service continu, 5h-22h. Tous les jours.
- MÉTRO : Strasbourg-St Denis, Réaumur-Sébastopol, Jacques Bonsergent
- TÉL : +33 6 43 17 50 91
Meneksé
On le dit souvent, mais la gastronomie kurde est l’occasion de découvrir la différence entre une cuisine parfumée (à la coriandre notamment) et une cuisine épicée.
Les entrées proposées n’ont rien de bien original (houmous et tarama), mais elles sont particulièrement fraîches. En plat, de belles surprises se cachent derrière le böbrek sis (rognons d’agneau de lait) et le poulet au yaourt et à l’ail.
Avec une trentaine d’euros, on peut découvrir entrée, plat et dessert. Une formule plus abordable est proposée pour le déjeuner.
La décoration est jolie, la salle un peu sombre. Le service prend son temps, juste de quoi laisser s’installer la conversation entre les convives.
- Meneksé
- 7 passage de la Main d’Or
- 75011 Paris
- PRIX : De 15 à 30 €
- HORAIRES : 12h-15h et 19h-23h. Tous les jours, sauf le samedi soir, le dimanche et le lundi midi. –
- MÉTRO : Ledru-Rollin
- TÉL : +33 1 40 21 84 81
Pour un dîner
Le Janissaire
On se retrouve entre habitués dans ce restaurant turc, non sans avoir emprunté la coulée verte pour se donner bonne conscience avant le festin qui nous attend.
La décoration est faite de boiseries, l’ambiance est tamisée malgré la grandeur des salles et de la terrasse. Les serveurs sont prévenants et resservent régulièrement de l’eau et du pain.
Les plus gourmands s’offrent le menu dégustation à 46 €. Les novices du vice trouvent aussi leur plaisir avec les börek, feuilletés au fromage de brebis, proposés en entrée à 7 €. Les plats sont entre 13 et 17 €. On recommande la souris d’agneau et le kül basti, une roulade de veau farcie au fromage et aux tomates épicées. Les végétariens se réjouissent avec des plats d’aubergines ou de champignons farcis au fromage et servis avec du riz.
En dessert, riz au lait à la cannelle pour faire simple ou loukoums à la rose pour les amateurs.
- Le Janissaire
- 22-24 allée Vivaldi
- 75012 Paris
- PRIX : De 15 à 30 €
- HORAIRES : 12h-14h30 et 19h-23h30. Tous les jours, sauf le samedi midi et le dimanche.
- MÉTRO : Daumesnil, Montgallet, Dugommier
- TÉL : +33 1 43 40 37 37
Le Kibélé
Il arrive que l’on se rende pour la première fois dans ce restaurant turc à l’occasion d’un des nombreux concerts donnés dans la cave.
Mais le spectacle est bien dans l’assiette avec notamment l’assiette de dégustation et les boulettes aux épinards en entrées (5 €). En plats, le poulet au yaourt ou celui sauté au vin rouge voire les brochettes d’agneau sont à mentionner (entre 9 et 12 €).
Les prix sont de toute façon abordables donc à défaut de pouvoir revenir, faites-vous plaisir en vous méfiant du pain chaud qui est très addictif.
Le service est accueillant, le décor est fait de toiles et de photographies à vendre.
- Le Kibélé
- 12 rue de l’Échiquier
- 75010 Paris
- PRIX : De 15 à 30 €
- HORAIRES : 12h-14h30 et 19h-22h30. Tous les jours, sauf le dimanche midi.
- MÉTRO : Bonne Nouvelle, Strasbourg-St Denis, Réaumur-Sébastopol
- TÉL : +33 1 48 24 57 74
Bonne appétit !!! Je vous conseille de lire aussi notre guide sur les meilleurs restaurants vietnamiens à Paris !