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Paris

Des poules à Paris

Les poules domestiques sont de plus en plus nombreuses en France. Elles se sont multipliées dans les jardins des particuliers, qu’ils soient ruraux ou citadins, jusqu’à se frayer un chemin vers la capitale. Et si elles replongent Paris au siècle passé, lui donnant un air de campagne, elles présentent surtout de nombreux avantages en terme d’impact sur la ville.

Recycler les déchets

La poule fait partie de ces espèces dites omnivores. C’est-à-dire qu’elle mange de tout, enfin presque, et surtout ce que nous ne mangeons pas : reste de repas, épluchures, légumes abîmés, peau des crevette… Une alimentation à compléter par une simple poignée quotidienne de céréales. Attention cependant à ne pas trop leur donner de restes de fromages, charcuteries et autres aliments salés, l’excès de sel étant dangereux pour les volailles.

Bien plus qu’un appétit de moineau, une poule peut manger jusqu’à 150 kg de déchets organiques par an, et contribuer à réduire considérablement le volume des déchets ménagers.

Néanmoins, un autre élément est à prendre en compte : la poule génère elle-même des déchets. Trois poules produisent environ 50 kilos de fumier par an. Il vous faudra donc transformer ces déchets en compost, pour ensuite le réutiliser ou le confier à un jardin partagé.

Chien, chat, hamster, poisson rouge, et pourquoi pas une poule ?

Les poules, quand leur nombre n’excède pas 50, sont autorisées par le règlement sanitaire départemental. Mais comme n’importe quel animal domestique, les poules ne peuvent pas être livrées à elles-mêmes et demandent de l’entretien.  Il faut les nourrir, leur donner de l’eau, vider leur litière une fois par semaine, désinfecter leur poulailler… « L’hygiène est fondamentale » selon Sonia Sarmiento, éco-éducatrice à la Ferme de Paris.

Où trouver des poules ?

Jardin Santerre 107 rue de Reuilly Paris

En 2007 un locataire de la résidence du 107 rue de Reuilly à Paris lance le projet insolite d’un compost collectif au pied de l’immeuble, du jamais vu dans la capitale. L’association des locataires et le bailleur Paris Habitat se mettent d’accord et un an plus tard, en juin 2008 le matériel est installé et les personnes impliquées sont formées.

Aujourd’hui, 80 foyers de l’immeuble transforment chaque année l’équivalent de 8 tonnes de déchets organiques en un compost de qualité qui est utilisé pour les plantes de balcon mais surtout pour le sol du jardin partagé que les « composteurs du 107» ont depuis créé. Dans cette logique de développement durable, plusieurs installations sont ainsi créées et complètent la panoplie du jardin éco-responsable, notamment un poulailler, en novembre 2013. Aujourd’hui, une petite dizaine de poules y vivent en harmonie.

Centre d’animation Maurice Ravel : Le poulero de Ravel

 

Dans le cadre du projet Rue verte visant à impliquer les habitants du 12ème dans un programme d’actions de dynamisation sociale et d’expériences participatives dans le domaine de l’agriculture urbaine, le Centre d’animation Maurice Ravel monte en fin 2014 un projet de création d’un poulailler collectif.

Les objectifs poursuivis sont multiples. Paysagers tout d’abord, en changeant le paysage du quartier, en embellissant l’espace public, et donc en changeant le regard des habitants sur leur quartier. Sociaux ensuite, en permettant l’émergence d’un nouveau lieu de vie collectif, qui favorise l’échange entre habitants. Des objectifs éducatifs sont également visés, afin de faire réfléchir sur les modes de production alimentaire, de promouvoir la nourriture locale issue de l’agriculture biologique et de sensibiliser aux méfaits de l’agriculture industrielle. Enfin, l’environnement est lui aussi en ligne de mire, à travers l’engagement des habitants du quartier dans une expérience de recyclage des déchets organiques et de fertilisation des jardins de la Rue verte.

Jardin du Ruisseau

 

Délaissés depuis l’arrêt du trafic de transport de voyageurs en 1950, les quais de l’ancienne gare d’Ornano étaient devenus une décharge à ciel ouvert.  Les habitants du quartier, soutenus par la ville, ont donc décidé de réhabiliter le lieu et de le transformer en un véritable jardin rural en milieu urbain. Des végétaux, des légumes, des fruits et des fleurs poussent depuis quelques années sur ce tronçon de voie ferrée qui s’étend sur un hectare.  Un des objectifs était de sensibiliser les enfants du quartier et des écoles voisines à l’environnement et au civisme par le biais du jardinage. Au-delà d’un jardinage qui n’utilise aucun produit phytosanitaire, l’association a souhaité déployer plusieurs projets de gestion et de sensibilisation au respect à l’environnement : compostage pour les jardiniers, implantation d’un rucher… Et le fameux poulailler collectif !

Les mauvaises graines

À Montmartre, le jardin laboratoire des Mauvaises Graines prolifère. Place aux essences locales comme le sureau ou l’érable, aux plantes désuètes comme l’acanthe, le lamier et le cyprès d’été, aux fruits et aux légumes faciles à cultiver. Une verdure qui réserve une place de choix à Bertha, Royale et Barbie, des poules qui se plaisent à pondre à côté des abeilles butineuses. Un écosystème qui amorce le processus de reboisement du maquis montmartrois.

Jardin de l’hôtel de ville

Ce petit jardin labellisé EcoJardin est contemporain de la reconstruction de l’Hôtel de Ville, après l’incendie de la Commune en 1871. Les arbres ont cependant miraculeusement échappé à l’incendie. En semaine, les enfants de la crèche collective municipale de l’Hôtel de Ville peuvent profiter de l’espace qui leur a été aménagé au sein du jardin. Le jardin abrite depuis juillet 2015 un poulailler co-conçu avec des enfants dans le cadre d’ateliers pédagogiques.

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