À Paris, il y a les restos dont tout le monde parle, ceux qu’il faut avoir testés pour briller en société, et puis il y a les adresses discrètes qui se partagent entre initiés. Le Bistrot Belhara fait partie de cette deuxième catégorie ; et je dois bien vous avouer que si je n’avais pas été invitée à la découvrir, jamais je n’aurais eu l’idée de tester cette petite adresse bien planquée dans une rue tranquille entre Ecole Militaire et la Tour Maubourg.
Je vous parlais récemment de ce quartier avec le Fitzgérald, nouveau repaire gastro branché avec resto et speakeasy au programme. Cette fois-ci nous partons découvrir un bistrot qui joue habilement des codes traditionnels du bistrot parisien typique, en les remettant au goût du jour.
Bistrot à l’ancienne, cuisine d’aujourd’hui
En cuisine, le chef Thierry Dufroux a fait ses armes auprès des grands noms de la cuisine française avant de s’établir ici, au Bistrot Belhara qu’il a repris. Il a eu le bon goût de conserver tout ce qui fait le charme d’une adresse historique installée là depuis des décennies : un décor vintage pur jus, une carte qui respecte les classiques du genre. Même le chef de salle est “authentique”, il travaille ici depuis 30 ans !
C’est d’ailleurs lui que l’on remarque en premier en arrivant au resto avec Louis et notre baby Marius, il nous reçoit très chaleureusement et avec sa gouaille toute particulière… ça commence fort, on se sent bien ici. Un petit coup d’oeil dans la salle permet de constater que les habitués sont nombreux : un journal à la main, un café dans l’autre, clichés d’une vie parisienne qui survit dans des endroits comme celui-ci.
Entrons dans le vif du sujet : l’assiette. La carte donne envie, avec des tarifs très acceptables pour le quartier : 24 euros pour un entrée plat ou plat dessert, et 34 euros pour les trois services.
Pour nous mettre en appétit, on nous sert la mise en bouche la plus simple au monde – et la plus efficace aussi -, du pain et du beurre. C’est un peu bateau de vous dire que c’était trop bon, mais l’excellence de ces produits donne le ton du reste du déjeuner.
En entrée, nous nous partageons une garbure : il s’agit d’un plat traditionnel, des légumes d’hiver accompagnés de dés de jambon. De la simplicité, encore, et un vrai délice ultra-réconfortant avec les températures du moment. Je salive en repensant au goût du bouillon.
Avant de passer au plat, le chef nous a préparé une fricassée gourmande avec du boudin noir, de la chistorra (c’est de la charcuterie) et du poulpe. Un bel aperçu de l’influence basque que l’on retrouve par petites touches dans certains plats.
Simplicité et gourmandise
Pour le plat, je choisis un plat de la mer (j’essaie toujours de réduire au maximum la viande, à défaut d’être parvenue à arrêter complètement). J’hésite longuement entre la raviole ouverte de cabillaud et langoustines et les noix de Saint-Jacques en blanquette, fricassée de champignons épinards et jus de crustacés. Hop, ce sera la deuxième option, un régal : les noix de Saint-Jacques sont très bonnes mais ce que je préfère ici, c’est la cuisson hyper maîtrisée des épinards, entre fondant et croquant.
Louis choisit de goûter un plat qu’on nous présente comme une spécialité de la maison, le paleron de boeuf braisé au vin rouge et sa purée maison. La sauce est présentée dans une petite casserole, c’est gourmand et généreux. J’ai goûté : quelle texture, quelles saveurs ! La purée quant à elle égale bien celles de nos grand-mère. Bref, on a rarement goûté un plat mijoté aussi bon. On n’en laisse pas une miette.
Place aux desserts, eux aussi dans la tradition bistrotière : Mont-blanc ou tarte tatin. Pour ceux qui préfèrent le fromage, il y a aussi du Saint-Nectaire fermier ou de l’Ossau-Iraty et sa confiture de cerises noires.
Pour moi, ce sera le Mont-Blanc : subtil et généreux, avec un vrai marron glacé en son coeur, une meringue bien craquante et une crème à la texture légère (un peu moins au goût : elle est très riche !). Pour Louis, la tarte Tatin avec sa crème fraîche, la base (d’ailleurs je boycotte toutes les tartes tatin servies sans crème), un autre monument de gourmandise parfaitement maîtrisé. Après tout ça, je termine avec un bon café.
Nous avons passé près de deux heures au bistrot Belhara. Je le précise car je retiens aussi bien la qualité des plats que l’atmosphère conviviale du lieu, qui donne envie de prolonger la pause dej.
Je n’ai maintenant qu’une envie, y retourner un soir. Il paraît que l’ambiance est encore différente, plus intime, plus “romantique”, avec des tables nappées et des plats légèrement adaptés. Et des prix toujours abordables, avec une première formule à 38 euros.
Bref, si vous cherchez une bonne table dans le 7ème, go go go !
Bistrot Belhara
32 rue Duvivier, Paris 7