La cuisine grecque est l’une de mes préférées. Je connais mal ce pays mais à chaque fois que je mange grec à Paris, j’ai envie d’y remédier. C’est à cause du goût des olives de Kalamata, du vrai tarama et de l’huile d’olive qui a le pouvoir de te transporter dans un village chauffé de soleil et bardé d’oliviers. Il suffit de fermer les yeux.
Mavrommatis, nouvelle adresse à Passy
Il y a quelques semaines, j’ai découvert le restaurant Mavrommatis Passy avec Louis. Je connaissais déjà ce grand nom de la cuisine grecque, ils ont un corner depuis des années chez Lafayette Gourmet. Quand je bossais dans le coin, j’avais l’habitude d’y faire un saut les soirs de flemme pour prendre quelques feuilletés à emporter.
L’enseigne tenue par trois frères est installée à Paris depuis 1981, et depuis ce sont de nombreux restaurants et boutiques traiteurs qui ont investi la capitale. Le restaurant de Passy est le dernier né de la famille, c’est une salle de 40 couverts planquée à l’étage d’une boutique traiteur avec un comptoir à mezzès pour manger sur le pouce. Là-haut, c’est une bulle de calme, un décor sobre et élégant avec des photos aux murs (signées Nikos Aliagas) qui nous font voyager en Grèce.
Voyage en Grèce
La carte très fournie donne un vaste aperçu de la cuisine héllénique, teintée d’influences du monde entier. On compte une petite dizaine d’entrées (à partir de 11 euros) et autant de plats (à partir de 17,50 euros). Pour vous mettre en appétit, une vidéo maison de notre déjeuner.
Mezzès party
On commence avec un trio de mezzès froids : caviar d’aubergines, tarama, houmous. Trois dips incroyables qui donnent le ton du reste du repas : textures onctueuses, saveurs d’une grande finesse, qualité épatante. Je suis une inconditionnelle du tarama, et il était excellent ; mais je retiens surtout l’aubergine, que d’habitude j’aime moins car je trouve toujours ça un peu amer. Or ici, ça a été mon dip préféré, très doux, onctueux, bien parfumé.
Quand le Japon rencontre la Grèce
En entrée, j’opte pour un oeuf mollet bio, fondue d’aubergine, courgette grillée, crème de roquette. Pour Louis, ce sera fines tranches d’espadon mi-cuit, vinaigrette citron-sésame, houmous. La première entrée était parfaite, mission accomplie pour l’oeuf parfait… mais c’est surtout la deuxième assiette qui nous a tapée dans les papilles. La rencontre entre la sauce d’inspiration japonaise et le houmous bien méditerranéen est une belle surprise ; quant à la saveur du poisson cru, c’était incroyable ! Le type de plat dont on se souvient longtemps.
Gambas et calamars
Passons au plat. Pour moi : poêlée de gambas à l’ail, fondue de fenouil à la tomate pour moi ; pour lui : calamar farci aux petits légumes, riz et supions, épinards et jus de crustacés. Quand on opte pour un plat de la mer, la fraîcheur des produits est cruciale, on ne peut pas tricher. Ici tout était divin, gambas croquantes et divinement parfumées, calamar fondants qui révèlent une cuisson parfaite.
On n’a pas eu le temps de prendre un dessert sur place (pour cause d’enfant à récupérer), alors j’ai pris une tarte pistache, crème frangipane pistache et cassis à emporter, normalement servie avec un sorbet cassis au restaurant. La tarte est généreuse, les saveurs subtiles, et la pâte sablée maison est un régal.
C’est un sans-faute du début à la fin, un voyage élégant et généreux dont on repart le coeur léger et le ventre bienheureux. Un mot pour la carte des vins bien fournie, grand choix de vins au verre, et en cas de coup de coeur on peut dénicher sa bouteille fétiche dans l’espace cave-traiteur du rez-de-chaussée.
Enfin, impossible de passer sous silence la gentillesse de l’accueil, discret, chaleureux, qui participer à vous faire sentir vraiment bien. J’ai très envie de tester toute la carte !
Mavrommatis Passy, 70, avenue Paul Doumer, Paris 16