La cuisine Israélienne a le vent en poupe à Paris, et pourtant elle reste pleine de mystères pour les néophytes dont je fais partie. C’est ainsi qu’en arrivant chez Mulko, nouvelle cantine chic de la rue d’Enghien, la plupart des plats à la carte m’étaient encore inconnus. Un vrai bonheur de découvrir de nouvelles saveurs, dans une ambiance très, très conviviale.
Aux manettes des cuisines de Mulko, l’ancien chef du resto Miznon, une adresse incontournable du Marais. Vous savez, c’est le genre d’adresse où il y a une longue file d’attente à toute heure… et quand on a goûté à un sandwich de Miznon, on comprend le succès. Chez Mulko, j’ai retrouvé l’amour pour les légumes qui s’exposent dans leur plus simple appareil dès l’entrée du resto jusqu’à la cuisine ouverte.
Passion crème de sésame
Par rapport à Miznon, l’ambiance est plus bistrot et moins street food, du moins en apparence. Car à la carte, les prix sont sages et les propositions donnent envie de picorer. On trouve de la “small food” à partager : tomates brûlées à saucer, salade d’oeufs, aubergine confite, chou-fleur doré… de 4 à 6 euros. J’ai essayé le téhina et zhug, une crème de sésame accompagnée d’une sauce aux piments et à l’ail. Gros kif, avec le pain bien huilé, on se délecte de l’assaisonnement d’une rare perfection.
À l’assiette ou en sandwich
Après cette petite assiette servie en entrée, j’ai choisi un plat à l’assiette, mais on peut aussi commander un sandwich avec en accompagnement des légumes “brûlés” ou “vivants”. Dans tous les cas, ce sont les mêmes plats que l’on retrouve servis avec ou sans le sandwich, à partir de 10 euros.
Il y a du Méorav parisien (poulet jaune fermier, foie et coeur, gloups), du kebab de poisson, de l’aubergine confite, du chou-fleur doré… J’ai choisi le baby calamari et charlotte. Un régal pour les yeux, d’abord, l’ensemble est coloré et les produits sont simplement beaux. Et puis en bouche, quelle fraîcheur : les calamars sont parfaitement cuits (et on sait tous comme ça fait la différence), les légumes fondants, croquants, et toujours cet assaisonnement parfait qui fait de l’assiette une petite merveille.
Crème pâtissière de haute volée
On aurait pu s’arrêter là, on aurait pu rester sur le fondant des calamars et le chou croquant, mais je ne pouvais pas partir sans goûter le dessert. Bien m’en a pris : il était dingue. Pourtant, sur le papier, c’est simple : de la poire en marmelade, crème pâtissière et sablé maison. Cette simplicité correspond bien à l’esprit du l’esprit du lieu : sublimer les produits sans en faire des caisses. Quel délice ! Je crois que c’était grâce à la crème, gourmande mais très délicate.
Coup de coeur pour cette cuisine colorée, vive et accessible qu’on déguste au coude-à-coude dans une ambiance souriante à mille lieux de la grisaille parisienne. C’est le genre d’adresse où il faut amener quelqu’un qui vous soutient qu’il n’aime pas les légumes, par exemple…
Je compte bien y retourner le soir, essayer un ou deux cocktails en partageant des petites assiettes entre amis. Un conseil : pensez à réserver !
Mulko, 29 rue d’Enghien, Paris 10