La ligne 11 du métro parisien est une des dernières lignes à avoir été construite puisqu’elle est inaugurée en 1935. Elle était destinée à remplacer le funiculaire de Belleville, fermé en 1924. Elle a la particularité technique d’avoir été la première ligne de métro au monde à doter ses rames de matériel pneumatique en 1956. Focus sur trois de ses stations emblématiques.
La station Arts et Métiers
© La Tête en L’Air
En 1994, lorsqu’elle décide de la rénovation de la station Arts et Métiers dans le cadre du bicentenaire du conservatoire du même nom, la RATP fait appel à un dessinateur belge pour imaginer la décoration. François Schuiten est auteur, avec Benoit Peteers, de la collection de BD « Les Cités Obscures« . Pour rendre hommage au conservatoire, la station prend la forme d’un Nautilus, évoquant « 20 000 lieues sous les mers« , avec ses rouages au plafond et le cuivre rappelant l’usage d’un matériau technique et industriel. Dans des hublots présents sur les quais, on peut apercevoir des pièces issues des collections du musée : la roue hydraulique, le satellite Telstar ou la sphère armillaire.
La station Place des Fêtes
© La Tête en L’Air
Étrange ce passage qu’on peut apercevoir sur le quai de la 7bis. Il s’agit d’une porte étanche permettant de se protéger en cas d’éventuelles attaques par gaz asphyxiant. Ce dispositif, construit à l’entre-deux guerres, se composait de portes étanches de chaque côté de la station ainsi que d’un système de filtrage des gaz au charbon actif. Ce dispositif ne sera jamais utilisé par les Parisiens. On avait choisi Place des Fêtes pour installer ces techniques de défense en raison de l’importante profondeur de la station. Les Allemands, qui cherchent à protéger leurs stocks d’armes des bombardements, réquisitionneront l’ensemble de la ligne pour la même raison. Quelle ironie !
La station Porte des Lilas
© La Tête en L’Air
Sur le quai de la station Porte des Lilas, vers Châtelet, on peut admirer trois mosaïques. Les deux premières représentent des bouquets de lilas pour des raisons évidentes. Georges Brassens est mis à l’honneur dans la troisième. En le représentant en train de fumer sa pipe légendaire, la RATP a voulu rendre hommage au chanteur, auteur de la chanson « Les Lilas » : « Quand je vais chez la fleuriste, je n’achète que des lilas. Si ma chanson chante triste, c’est que l’amour n’est plus là. Comme j’étais en quelque sorte, amoureux de ces fleurs-là, je suis entré par la porte, par la Porte des Lilas ». C’est aussi cette station qui est utilisée pour les tournages de cinéma grâce à un quai fermé en 1939.