magazine-paris-berlin.com
Image default
Paris

Tendance : le naturisme à Paris

En septembre dernier, le Conseil de Paris votait, via la proposition d’Europe Écologie Les Verts, l’ouverture cet été du premier espace en plein air délimité, permettant la pratique du naturisme. La polémique passée, la Mairie de Paris vient de trancher sur l’endroit – les berges de la Seine, le parc de Vincennes, de Boulogne et des Buttes-Chaumont avaient été évoqués – et ouvrira – probablement fin mai – la première zone naturiste de Paris dans le Bois de Vincennes, quelques milliers de mètres carrés les fesses dans l’herbe (sans accès au lac Daumesnil comme il avait été évoqué au départ) avec signalétique et affichage de rigueur.

Le naturisme à Paris

L’occasion d’aller à la rencontre d’une pratique adoubée par 350 membres et réguliers regroupés au sein de l’Association des Naturistes de Paris (sous l’égide de la FFN, la Fédération Française de Naturisme). Pour les rencontrer, direction la piscine municipale Roger Le Gall, temple du naturisme à Paris où se donne rendez-vous trois soirs par semaine* une centaine de nageurs venus sans maillot mais tous coiffés d’un bonnet. « C’est l’un des rendez-vous clés du naturisme à Paris, explique Julien Pénégry, pratiquant depuis 20 ans, journaliste pour Naturisme Magazine et en charge également du projet Zones naturistes urbaines, une véritable bulle de liberté dans la ville, ajoute-t-il, où les naturistes par philosophie, par conviction et par envie viennent ici célébrer en communion le même art de vivre ».

  • piscine municipale Roger Le Gall
  • 34 Bd Carnot, 75012 Paris

Rendez-vous fixé à 21 h dans le 12e arrondissement de Paris. Après l’accueil classique, l’expérience commence au vestiaire, « là où les signes distinctifs s’effacent, où tout le monde, de l’ouvrier au PDG, est mis sur un pied d’égalité, la nudité générale laissant la timidité et les complexes au vestiaire », explique Nathan, un habitué. Après une visite guidée en tenue d’Adam, le règlement intérieur bien en tête, plongée dans le grand bain et sa piscine olympique de 50 mètres. Le bassin fait ici le plein dès l’ouverture – 100 à 150 personnes venant ici régulièrement, des hommes en large majorité, du trentenaire au retraité, gros, minces, boudinés, musclés mélangés, femmes présentes mais plus discrètes (quatre ce soir-là). En quelques minutes, embouteillage dans les lignes d’eau, les nageurs habitués bien regroupés enchaînant les longueurs, les autres pouvant s’initier aux joies des séances d’aquagym organisées ici les mercredis et vendredis ou de la plongée avec masque et bouteille.

Originalité du lieu, la piscine Roger Le Gall tient aussi un espace de musculation avec machines de cardio-training, appareils de tortures et tapis de gym, ouvert aux naturistes donc et accessible après avoir traversé bassin et vestiaires réservés aux « textiles », serviette bien nouée pour ne pas choquer. En haut des escaliers, une scène qu’immortaliserait à la perfection un Martin Parr, peuplée de garçons travaillant biceps, triceps et abdos, un hammam et un sauna complétant l’affaire. Mais pas de sexe ici, pas de regard lubrique ni de geste déplacé. « Pas une once de tout ça, rabâche Julien Pénégry. Même si nous ne renions pas la sexualité de chacun, le naturisme n’a rien à voir avec le nudisme dont la terminologie est davantage liée à une pratique de la sexualité. » Vicelards, circulez, y’a rien à voir.

Diverses activités naturistes

Pour continuer l’apprentissage, le naturiste-débutant pourra également s’initier au yoga tout nu et sans bronzer. En maître de cérémonie, Daniel  Martinon, 40 ans de yoga au compteur. « C’est à New York au début des années 2000, dans le quartier gay de Chelsea au coin de la 23e et de la 6e avenue, que j’ai découvert les cours d’Aaron Star, canadien d’origine devenu le pape du Hot Nude Yoga. J’ai suivi ses stages, puis me suis décidé à chercher une salle. Avec quelques difficultés au départ, j’ai commencé mes cours en 2011. »

Pour juger, direction le 10e arrondissement au premier étage du centre sportif 206 Lafayette. Après le cours de boxe thaï, ont lieu deux fois par semaine les séances d’Hatha Yoga nus. Dans la salle, 8 à 10 courageux bravant les courants d’air, fidèles de chez fidèles. Des hommes uniquement, gays en majorité, la quarantaine passée. « Je ne me pose pas la question de la sexualité des pratiquants, mais c’est vrai que les gays sont majoritaires ici. Nous l’avons fermé aux femmes pour ne gêner personne. »

En pratique, la séance dure 1h30. Passé l’épisode du monsieur s’étant trompé de salle, le stress du désapage en bande organisée, mise en condition rapide et série de postures pour tout le monde. Pas de main baladeuse, le respect ici aussi prime, « au-delà des vertus naturelles du Yoga, cette version nue vient renforcer la confiance en soi, explique Daniel, participe de l’acceptation de son corps et des différences, et renforce aussi l’harmonie avec la nature ». Un dernier point compliqué en plein Paris, mais proposé à l’extérieur à la cinquantaine d’adhérents, dans le cadre de week-ends avec stages longue durée. Fin de séance sous forme de communion autour du « oom » régénérant. Les uns plient bagage, les autres attendent le patron pour aller trinquer.

Pour les amoureux et acharnés de la pratique, l’Association des naturistes de Paris étoffe depuis des années son programme avec une ribambelle d’activités : théâtre (nu sur la scène comme en salle), séances de bowling (à Ozoir-la-Ferrière), “randonues”, lotos… et emmène tout le monde en week-ends pique-nique, camping et soirées disco… Tous les goûts sont dans la nature.

En pratique :

*Piscine Roger Le Gall, ouverte toute l’année aux naturistes les lundi et mercredi de 21h à 23h, les vendredis de 21h30 à 23h30. La salle de sport est ouverte aux mêmes horaires, et les mardis et jeudis réservés aux adhérents de 21h à 23h. Invitation gratuite pour la première visite. Tarif à l’année : 140 €, jeune : 40 €. Tarif visiteurs : 10 €. Infos sur www.naturistes-paris.fr

À quand un restaurant « tout nu » ? : En juin dernier, Londres ouvrait pour trois mois son premier restaurant, le Bunyadi, où manger en tenue d’Adam et Ève. Une première dans la capitale britannique où plus de 27 000 personnes s’étaient inscrites pour participer à l’événement et qui devrait se conclure par une ouverture permanente cet été. Si Melbourne tenta aussi l’expérience le temps d’une nuit, Paris avait été un temps évoqué. Que nenni, le projet est, pour l’instant, retardé.

A lire aussi

Bières : 7 magasins à Paris et en région parisienne

administrateur

Les meilleures adresses du 16e arrondissement de Paris

Irene

Tout savoir sur la Pêche, la nouvelle monnaie locale de Paris

Irene

Bars à cocktails rhum à Paris : notre sélection

Irene

Nos 3 adresses préférées pour découvrir la cuisine polonaise

Irene

Top des boutiques déco parisiennes

administrateur