Étonnez-vous, et étonnez vos amis, en profitant des beaux jours pour découvrir des musées méconnus, perdus dans les petites villes les plus charmantes d’Île-de-France. Prêt pour un voyage au-delà du périphérique ?
Le musée Eugène Carrière à Gournay-sur-Marne
© Musée Eugène Carrière
C’est une jolie maison typique de la région parisienne, installée à deux pas de la Marne. Eugène Carrière (1849-1906), artiste peintre et lithographe symboliste, est né et a grandi à Gournay-sur-Marne. C’est pourquoi il avait envie d’y faire naître un petit musée à son nom, aujourd’hui géré par une équipe de bénévoles. On découvre les objets et les travaux d’un homme qui influença notamment le Fauvisme, mais surtout qui fréquenta la fine fleur de l’intelligentsia du XIXème siècle : Auguste Rodin, Émile Zola, Alphonse Daudet et Paul Gauguin furent en effet ses amis. Il fit même le portrait de Paul Verlaine, aujourd’hui conservé au musée d’Orsay. Et chaque année, de septembre à mars, le musée accueille une grande exposition thématique. En 2019, place à la presse. Car Eugène Carrière a conçu en 1897 une très belle affiche pour le lancement du journal L’Aurore, le musée en profite pour faire le point sur la période fastueuse que connût la presse pendant les années 1880-1910. Une belle occasion d’y faire un tour printanier !
Musée Eugène Carrière
3 rue Ernest Pêcheux, 93460 Gournay-sur-Marne
Un âge d’or de la presse, du 30 septembre 2022 au 31 mars 2019
Le musée Robert Dubois-Corneau à Brunoy
© Musée Robert Dubois-Corneau
Nous voici dans l’ancienne demeure de l’historien Robert Dubois-Corneau (1876-1951). L’homme, qui a légué sa collection à la ville de Brunoy, était passionné par l’histoire et la géographie de la vallée de l’Yerres. Sa collection d’œuvres, notamment de peintures et de sculptures, déploie ainsi un charmant panorama esthétique de visions locales. Aussi, la splendide architecture Belle Époque de la maison révèle l’amour de la famille Dubois-Corneau pour les arts décoratifs.
À noter : une exposition temporaire d’art contemporain complète le tableau, consacrée au thème de la « maison« . Six artistes, dont Marion Zylberman, Thomas Lévy-Lasne et Simon Boudvin parlent de leur rapport à la « maison » à travers des toiles, des compositions sonores, des dessins et des photographies. À voir.
Musée Robert Dubois-Corneau
16 rue du Réveillon, 91800 Brunoy
La maison : visions d’artistes, du 9 février au 2 juin 2019
La Maison-Atelier Foujita à Villiers-le-Bâcle
© Maison-Atelier Foujita
Le plus glamour des peintres japonais n’a jamais été plus à la mode : après une grande rétrospective au musée Maillol et une belle exposition à la Maison de la Culture du Japon, l’envie nous prend de visiter sa discrète Maison-Atelier installée dans l’Essonne. Léonard Foujita (1886-1968) est arrivé en France en 1913. Il avait alors 26 ans, des rêves plein la tête, un physique d’athlète et un talent inné pour le dessin. Il devient rapidement ami avec Modigliani, Soutine, Matisse, qu’il fréquente dans le quartier de Montparnasse pendant les années 20. Tout comme eux, il remporte un succès fou et s’amuse beaucoup.
Cette Maison-Atelier ne correspond toutefois pas à cette partie florissante de sa carrière, mais à la fin de sa vie. Quand, après avoir quitté la France pour le Japon et les États-Unis, il y revient, fatigué et vieillissant, pour y travailler un peu et y mourir en paix. Il acquiert cette maison au début des années 60, l’aménage à son goût, y vit avec sa femme Kimiyo Foujita. Aujourd’hui, on pénètre avec émotion dans un atelier où l’atmosphère de travail a été conservée avec soin. Dans le jardin, on s’assoit un instant, le visage au soleil. Le moment est parfait.
Maison-Atelier Foujita
7-9 route de Gif, 91190 Villiers-le-Bâcle
Le musée des Avelines à Saint-Cloud
© Musée des Avelines
Jacques Rivette, Jean-Paul Rappeneau et Alain Robbe-Grillet y tournèrent des films. Et on comprend pourquoi, en arrivant devant cette majestueuse bâtisse à l’Italienne, installée sur les hauteurs de la ville de Saint-Cloud. Anciennement nommé la Villa Brunet, le musée des Avelines s’est installé dans la propriété d’Alfred Daniel-Brunet (1882-1943), un industriel de l’industrie pharmaceutique et collectionneur d’art. Y sont présentées les collections de la ville et, surtout, de bonnes expositions temporaires. En ce moment, on découvre une sélection de photographies d’André Kertész (1894-1985), publiées dans la revue Art et Médecine.
Musée des Avelines
60 rue Gounod, 92210 Saint-Cloud
La France depuis Saint-Cloud, André Kertész et la revue Art & Médecine (1931-1936), du 21 février au 13 juillet 2019
La Graineterie à Houilles
© Graineterie
Il manquait à cet article un lieu d’art contemporain pur et dur. Pourtant, ils sont nombreux, méconnus et discrets, à œuvrer en faveur des jeunes artistes dans toute l’Île-de-France. Il y a l’Espace d’art contemporain Camille Lambert à Jouvisy-sur-Orge, le Centre d’Art Contemporain Chanot à Clamart… Et la Graineterie de Houilles. Pluridisciplinaire, la Graineterie accueille aussi bien des expositions que des spectacles ou des stages de création. Prochain rendez-vous à ne pas manquer : celui de la jeune Agathe Brahami-Ferron (née en 1992) et son exposition Woolloomooloo Bay.
Sculptrice et céramiste, Agathe s’engage dans une réflexion sur le corps, qu’elle travaille à l’échelle 1 (autrement dit, grandeur nature). Elle explique : « Le corps étant la première chose que l’on aborde et appréhende chez une personne, je me suis tournée naturellement vers sa représentation. Représentation cohérente avec le matériau que j’emploie puisque la céramique creuse et offre au regard une sorte d’enveloppe charnelle que chacun est libre d’interpréter et de ressentir, physiquement et mentalement. » On ira !
La Graineterie
27 rue Gabriel Péri – 78800 Houilles
Agathe Brahami-Ferron, du 6 avril au 25 mai 2019