Trop sombres, pas assez sécurisants… Les rez-de-chaussée ont indéniablement mauvaise presse. Mais leur tarif avantageux et leurs quelques atouts convainquent certains Parisiens d’y poser leurs valises. Nous les avons rencontrés pour leur demander si vivre dans ces logements atypiques est si pénible que ça…
Les rez-de-chaussée, moins chers de 10 à 40%
Il y a dix ans, Elise avait peu de moyens pour se loger à Paris. Naturellement, elle s’est donc tournée vers les rez-de-chaussée sur rue, qui représentent une économie non négligeable par rapport à un appartement situé à l’étage. Un gain de 15 à 40 % pour les acheteurs, et de 10 à 20 % pour les locataires, selon seloger.com. Le jour de l’emménagement, la jeune comédienne s’est réjouie de son choix : « on a pu passer tous les meubles par la fenêtre, c’était vite plié ! », se souvient celle pour qui l’absence d’escaliers à monter a été un vrai atout au quotidien. « Quand je rentrais chargée, avec des courses par exemple, c’était appréciable de savoir que je ne devais pas gravir de marches, ni m’entasser avec mes voisins dans l’ascenseur ».
Photo by Echo Grid on Unsplash
La jeune femme qui a souvent besoin de s’entraîner pour ses prestations artistiques y a rapidement trouvé un autre avantage : la liberté de « sauter, faire du sport, danser, marcher avec des talons sans gêner les voisins du dessous ». Malgré le manque de luminosité qui l’a frustrée certains jours, Elise se sentait bien dans cet appartement dont elle est restée locataire durant 6 ans. « Il y a bien des jours où des gens tapaient à ma fenêtre pour me demander d’ouvrir la porte d’entrée, comme si j’étais la concierge », se souvient-elle. Ou encore « des gens qui prenaient ma fenêtre pour une poubelle en laissant des canettes de bières dessus ». Mais rien qui ne puisse réellement l’effrayer.
« Je ne laisse pas mes fenêtres ouvertes, même l’été »
Contrairement à elle, Ben, 38 ans, se souvient n’avoir jamais réussi à dormir sur ses deux oreilles dans son studio au rez-de-chaussée sur rue du 19e arrondissement. « L’été, même quand il faisait super chaud, je ne laissais pas mes fenêtres ouvertes. Et cela ne m’a pas empêché d’être cambriolé ». Celui qui avait choisi le rez-de-chaussée pour des raisons économiques affirme avoir également déchanté à ce sujet. « Je savais que je paierai moins cher qu’ailleurs et que je n’aurai pas de charges d’ascenseur. Mais en contrepartie, à cause du risque de vol plus important, l’assurance coûte plus cher. Et comme il y fait en général plus froid, on doit chauffer plus en hiver ».
Photo by Anh Q Tran on Unsplash
Quid des rez-de-chaussée sur cour ? L’impression de sécurité y est plus prégnante à en croire Yamina, qui vit depuis trois ans dans un logement du type dans le quartier de Château d’Eau. Sauf peut-être lorsque le digicode de l’entrée tombe en panne et permet aux intrus d’entrer. « L’été dernier, la grille est restée ouverte plusieurs semaines. Je voyais parfois des mecs s’asseoir et fumer sur mon rebord de fenêtre extérieur ». Heureusement, la jeune femme peut compter sur ses voisins qui veillent avec elle à la sécurité de la résidence.
« Des ruées de rats devant ma fenêtre »
Stéphanie a elle aussi vécu dans un rez-de-chaussée sur cour, dans le quartier la Motte-Piquet – Grenelle. Si la jeune femme a d’abord été agréablement surprise par la tranquillité dont elle bénéficiait, un problème inattendu l’a plongée dans un véritable cauchemar : « mon bâtiment était situé tout près d’un restaurant indien. Même si ce dernier était plutôt chic, j’avais droit toutes les nuits à des ruées de rats et de souris juste devant chez moi ».
Si la mésaventure de Stéphanie était difficile à anticiper, elle rappelle la nécessité d’évaluer autant que faire se peut l’environnement et les activités du quartier. Les adeptes de calme souhaitant vivre en rez-de-chaussée ont par exemple tout intérêt à éviter les rues pourvues en bars et en club, sous peine de ne pas fermer l’œil de la nuit…
Ne manquez aucun de nos bons plans et jeux-concours en vous inscrivant à notre newsletter !